Qu’est-ce que la pandiculation ?

C’est un mot très cher au docteur Lionel Coudron que je ne connaissais pas avant de suivre sa formation en Yoga Thérapie.

C’est un mouvement naturel que l’on retrouve chez tous les mammifères d’une façon ou d’une autre. Il s’agit d’un étirement global du corps qui nous amène dans une légère extension du buste comme illustré dans les images suivantes.

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C’est le geste anti-trauma qu’utilisent tous les mammifères ayant vécu une situation traumatisante. Par exemple face à un prédateur, une grande poussée émotionnel va s’ensuivre pour tenter de survivre.

Pourront faire suite à la stupeur vécue dans un premier temps, trois grandes émotions appelées en anglais les 3f (freeze / flight / fight).

Soit on reste figé dans cette stupeur (freeze), c’est la prostration, il n’y a aucune issue de secours, faire le mort dans l’espoir que le prédateur se désintéresse ou se dissocier des sensations du corps pour ne plus ressentir la souffrance, soit on prend la fuite représentée donc par l’émotion de peur (flight), soit on part au combat (fight) représenté naturellement par la colère.

Quelque soit l’émotion vécue, si l’issue est positive, il faut évacuer ce surplus émotionnel en libérant l’énergie colossale qui s’est figée quelque part dans le corps.

Comme on ne peut rester figé indéfiniment et qu’il va bien falloir que le corps se remette en mouvement, cette énergie qui nous paralysait va finir par se libérer et risque de faire pas mal de dégâts.

 La pandiculation chez les animaux

Dans la nature, nous n’avons pas le luxe de rester traumatisé, il faut avancer, on ne pourra rester dans ce raisonnement que : pour éviter tout danger, et bien on ne sortira plus jamais de sa grotte ou de son buisson.

C’est pourquoi les animaux font ce geste naturellement quant-ils sont tirés d’affaire. D’abord la pandiculation, ensuite il s’ébroue et parfois derrière ils ont besoin d’évacuer en libérant les fluides corporels, comme on dit un peu vulgairement, on en pisse de peur.

Vagabond et le mouton :

J’ai vu un mouton le faire après voir été mordu par un âne. Je raconte cette histoire parce qu’elle est à la fois assez drôle autant que caractéristique de ce phénomène et permet de ramener un peu de légèreté.

Tout proche de chez moi, se trouve « Vagabond », un baudet du Poitou qui partage son terrain avec des poules et un mouton (deux auparavant mais un n’était déjà plus là au moment de cette histoire).

Les habitants du quartier ont l’habitude d’emmener les enfants le voir pour lui apporter du pain sec et autres friandises dont il raffole. On l’entend alors braire sa joie à plus d’un kilomètre à la ronde. C’est toujours un plaisir immense que de voir Vagabond courir vers la clôture pour manifester sa joie.

Ce jour là, comme à l’accoutumé nous lui apportions du pain. Le mouton en veut lui aussi mais Vagabond n’est pas partageur, alors nous lui en envoyons plus loin pour ne pas créer de discorde, particulièrement depuis cette histoire.

Le mouton, plus téméraire qu’à l’habitude, avait décidé de chiper un croûton sous le nez de Vagabond qui lui donne alors un premier avertissement d’un coup de sabot au sol et d’un coup de tête pour l’éloigner. Mais le mouton, têtu, y revient.

Un avertissement pas deux. Vagabond, furibard, relève la tête. Le mouton comprend et s’enfuie rapidement. Pour la petite histoire, celui-ci venait d’être tondu et n’avait plus que la peau et pas le moindre bout de laine sur le corps.

Vagabond, bien décidé à se faire respecter, le poursuit et le chope par la couenne. Vous avez déjà vu une mâchoire d’âne en vrai ? ça ne donne pas envie.

Le mouton se tapis au sol et Vagabond le traîne par la peau des flans sur 2 bons mètres. Impressionnant !! La peau est sacrément résistante car elle ne s’est pas déchirée, mais elle s’est étirée sur peut-être 10 à 15 centimètres ou plus.

Puis notre baudet du Poitou revient vers nous pour finir tranquillement son pain. Nous étions sans voix.

Qu’à fait le mouton ensuite ?

Au bout de quelque seconde, il a fait un peu la même posture que font à merveille si régulièrement les chats au point que quand nous la pratiquons dans le yoga nous l’appelons l’étirement du chat.

C’est typiquement le geste de pandiculation des animaux.

Ensuite il s’est ébroué, puis il s’est vidé de toute l’urine qu’il avait et il est reparti normalement, est revenu vers nous lui aussi, mais en respectant une bonne distance avec Vagabond, il n’est pas traumatisé par celui-ci, il vive toujours dans le même près, mais il respecte bien la distance de sécurité.

Voilà je vous ai raconté cette histoire à la fois pour illustrer mon propos mais aussi pour y ramener un peu de légèreté et de bonne humeur. Parce que si sur le moment nous avons été assez choqués par la scène, nous en avons ensuite beaucoup ris et je me suis retrouvé typiquement en face de cette situation que le docteur Coudron nous expliquera quelques années plus tard, je n’ai pu m’empêcher de revoir cette scène défiler à mesure qu’il nous décrivait ce fameux geste de pandiculation et ses intérêts.