Pandiculation / Lâcher prise

La pandiculation et le Lâcher-prise.

Pourquoi faire ce geste ?

En premier, parce que c’est le geste parfait pour rééquilibrer ou diminuer les sensations de stress dans le corps.

Le geste de pandiculation va transformer le stress excessif et négatif en du stress positif.

Le geste de lâcher-prise nous ramener vers un état plus calme et favoriser le système digestif pour nous aider à mieux digérer le stress et les autres émotions vécus tout au long de la journée.

En période de situation émotionnelle intense, ce geste nous aide justement à faire circuler l’énergie pour essayer d’éviter que ne se forme un trauma non résolu.

Lorsque nous vivons un choc émotionnel intense ou quand nous sommes soumis à une longue période toxique, il peut se créer un ESPT (état de stress post-traumatique). Il s’agit, dit un peu grossièrement, de neurones qui se soudent, entraînant des comportements automatiques parfois complètements irrationnels. Comme un blocage qui nous empêche d’agir dans certaines situations ou au contraire qui va nous forcer à agir de façon automatique voir irrationnelle.

La décharge émotionnelle d’une nouvelle grave par téléphone peut suffire à créer un trauma. Sous le coup de la stupeur, on risque de se figer complètement. De façon imagée, une énergie colossale va alors se retrouver bloquée quelque part dans le corps. Le moment venu de se défiger, cette énergie en se libérant pourrait remonter dans le cerveau, souder des neurones et ainsi créer ce que l’on appel l’état de stress post traumatique. Il peut ensuite se manifester de bien des manières : de toutes les formes d’anxiétés aux phobies pour parfois nous conduire dans des états de dépressions plus ou moins graves.

Utilisé dans ce type de situation, cet exercice diminuera l’intensité du stress et des autres émotions comme l’anxiété, la colère etc. Il aidera à en activer « la digestion » et à revenir plus facilement vers un état plus serein de lâcher prise et d’acceptation. Il nous aidera aussi en même temps à prendre cette distance nécessaire pour être moins impacté par tous ces évènements que nous vivons tout au long de notre vie.

En yoga thérapie, on utilisera cet exercice pour effectuer une sorte de reprogrammation qui servira à désouder des neuronnes bloqués. La technique est relativement simple à mettre en œuvre, mais c’est beaucoup plus difficile de le faire pour soi-même sans l’aide d’une personne formée pour cela. C’est pourquoi je ne préfère pas la détailler ici pour ne pas inciter à jouer aux apprentis sorcier et penser qu’il suffirait de connaître la technique pour se guérir.

Cette technique offre un effet un peu similaire à des techniques qui se spécialisent dans les E.S.P.T comme l’EFT ou l’EMDR, ainsi que la sophrologie.

Si vous pratiquez régulièrement cet exercice, il va diminuer la sensation de stress en général, amoindrir les effets toxiques et nocifs des émotions fortes que vous pouvez vivre. Il va vous apporter du bien être et de la détente au quotidien. Il ne fera pas de miracle, mais il fera beaucoup de bien. C’est une micro séance de yoga à lui tout seul.

Si vous le pratiquez en pleine crise émotionnelle suite à un choc important, il vous donnera de meilleures chances que celui-ci ne se transforme pas en ESPT ou en diminuera la férocité et il sera peut-être ensuite plus facile d’agir pour essayer d’en guérir avec l’aide d’un spécialiste.

Effets sur le corps et le mental

Tous les systèmes interagissent les uns avec les autres dans le corps. Quand on agit sur un, cela se répercute sur tous les autres. Le simple fait de synchroniser geste et respiration va agir de manière très efficace sur les systèmes nerveux et respiratoire, puis par ce biais sur les autres systèmes : cardiovasculaire, endocrinien, émotionnel, neurovégétatif et sur le mental, donc les pensées et finalement un peu sur tout le corps.

On fixe ainsi mieux le mental, ce qui va permettre de stopper ou au moins ralentir le flux incessant des pensées, particulièrement générateur de stress et d’anxiétés, surtout dans ce type de situation. Le mental étant très énergivore, fermer un peu ce robinet qui fuit en permanence, c’est toujours ça de gagner.

En montant les bras, on favorise l’inspiration en aidant la cage thoracique à mieux s’ouvrir. En étirant le corps tout comme en allongeant le souffle, on diminue les sensations de stress. L’étirement du corps tout comme l’allongement du souffle sont dit parasympathico-tonique et sérotoninergique.

  • Le système neurovégétatif ou nerveux autonome.
image internet

Encore un gros mot. Pour essayer de ne pas trop nous perdre, il me semble intéressant d’expliquer sommairement un certain fonctionnement du corps.

N’ayant pas le bagage nécessaire pour faire une véritable explication scientifique des fonctionnements précis du corps et de ne pas risquer de dire trop de choses inexactes, voir fausses, je vais essayer de le faire de façon simplifiée. Ce qui, naturellement, mériterait d’être vérifié, peut-être même débattu, mais comme me semble-t-il tout cela prête encore à débat au sein même de la communauté scientifique, toutes ces connaissances étant assez nouvelles et pas toujours bien divulguées au sein même de cette communauté, je m’autorise à vous en proposer une interprétation, sachant que ma principale source d’informations vient naturellement de mes cours en Yoga Thérapie et du travail que j’y ai fait autour.

Autant par l’expérimentation que par les éléments qui m’ont été apportés, cela me semble être une vision assez proche de ce qui pourrait être un bon fonctionnement du corps. Quoi qu’il en soit, essayez et vous verrez que ça marche généralement assez bien. En attendant d’avoir toutes les vraies réponses, sachons aussi nous ranger derrière la tradition pour accepter de faire certaines choses de façon empirique, on pourra constater que cela nous fait du bien et c’est bien là l’essentiel.

Revenons sur le système neurovégétatif. Il joue un rôle fondamental dans le corps puisqu’il gère et contrôle la plupart de nos fonctions vitales. En fonction de nos besoins, il gère le rythme cardiaque, la fréquence respiratoire, la sécrétion d’hormones et de neuromédiateurs, les fonctions digestives…

Son fonctionnement vu de manière simplifiée, c’est un pôle + qui active l’énergie dans le corps pour nous rendre efficace, on pourrait appeler cela le stress (dans son sens positif), il augmente le rythme cardiaque, la fréquence respiratoire, commande la sécrétion des hormones de stress comme la cortisone, l’adrénaline…, les neuromédiateurs de l’action comme la dopamine et la noradrénaline… Ils coupent aussi les fonctions digestives, ce n’est plus l’heure d’aller aux toilettes quand nous sommes en phase d’action, particulièrement s’il en va de notre survie.

Il active aussi les pensées, car il faut potentiellement trouver une solution pour résoudre un problème, construire un raisonnement plus ou moins élaboré en fonction de l’urgence de la situation pour agir au mieux et le plus efficacement possible.

Ce pôle + c’est sympathique.

Le pôle – c’est donc parasympathique.

Il active la sérotonine, neuromédiateur du contrôle émotionnel et donc par ce biais du stress. Il active la sécrétion des hormones de sensations de plaisir et de détente en récompense à un dur labeur accompli tel que l’endorphine…, on y retrouvera là-aussi de la noradrénaline dans un rôle un peu différent, neuromédiateur ayant attrait au plaisir et à la satisfaction selon mes cours sur la personnalité.

Ce pôle – aide ainsi le corps à se calmer, diminue les fréquences cardiaque et respiratoire à mesure que les besoins du corps en énergie diminue, apaise le mental et nous aide à retrouver un état calme et plus serein. Il active la digestion des aliments tout comme des émotions, la régénération du corps et la reconstitution de ses défenses.

Nous dirons donc simplement que :

  • sympathique active le stress et l’énergie dans le corps, coupe la digestion pour nous rendre efficace et prêt à l’action
  • parasympathique à l’inverse diminue l’activité du stress dans le corps en activant la sérotonine, il réactive le système digestif pour reconstituer notre capitale énergétique.
  • Retrouver un bon équilibre avant tout.

Dans le corps, tout est affaire d’équilibre. Trouver le juste équilibre entre sel et potassium, cholestérol et antioxydant, acidité / basique, yin et yang, lunaire et solaire, féminin masculin…

Il en est de même pour le neurovégétatif. Il faut un équilibre entre sympathique et parasympathique.

Si sympathique est sollicité en permanence, alors le stress ne s’arrête plus, parasympathique devient en quelque sorte « fainéant ». Nous risquons d’aller tout droit vers les troubles digestifs et émotionnels qui vont se nourrir mutuellement. C’est la porte ouverte à toutes sortes de troubles immunitaires, psychopathologique et autres joyeusetés du corps et du mental.

Il ne s’agit pas non plus de travailler uniquement sur parasympathique, au risque d’aller vers l’inverse, un état léthargique.

Il faut rééquilibrer ces deux systèmes pour que le corps retrouvent un fonctionnement plus normal.

C’est la base pour toutes les pathologies puisqu’on sait que si le stress n’est pas forcément responsable de tous nos maux ou maladies, il en cause beaucoup, mais surtout en est systématiquement un facteur aggravant. Couplé avec l’anxiété ils ont des effets redoutables sur un plan immunitaire.

Ce geste est donc très intéressant puisqu’il agit en rééquilibrant ces deux systèmes.

Nous disions donc que l’étirement du corps et l’allongement du souffle sont parasympathico-tonique et sérotoninergique. Ensuite le fait de venir dans une légère pandiculation, c’est à l’inverse sympathico-tonique et cela active l’énergie dans le corps. C’est ce que nous pourrions appeler le bon stress qui va nous apporter un sentiment de confiance et de maîtrise.

Donc attention à ne pas faire que ça, car cela pourrait s’avérer finalement négatif en nous entraînant dans un sentiment de surpuissance et d’invulnérabilité, ce qui serait carrément néfaste.

C’est ici qu’intervient le lâcher-prise, qui comme toute flexion vers l’avant du corps va activer, par compression, des glandes parasympatico-toniques situées sur la face avant du corps et par massage du ventre, d’autant mieux stimuler la digestion ainsi que tous les organes abdominaux. Sans oublier la production de sérotonine dont une grande part est produite dans le ventre justement.

Cela aura pour effet de nous ramener progressivement vers un sentiment paisible tout en rééquilibrant ce sentiment de maîtrise vers plus d’humilité quant à nos fragilités et nos vulnérabilités, en nous aidant à accepter que nous sommes soumis à des choses qui nous dépassent et qu’il faut apprendre à l’accepter pour pouvoir vivre avec.

Ensuite on remonte en inspirant, de nouveau on s’étire, on pandicule, avec tous les effets décrits, puis expire, quand les bras redescendent et le simple fait d’incliner la tête en avant, cela va agir de façon parasympathico-tonique à nouveau. Tout cela s’équilibre à merveille.

Le soupir à la fin apporte un petit plus que personnellement je trouve essentielle.il exprime à la fois la satisfaction et le plaisir ressenti d’avoir fait un exercice qui nous fait du bien et va aider notre cerveau à enregistrer cette expérience comme particulièrement positive et donc la rendre de plus en efficace à mesure qu’elle est reproduite, les effets vont se faire ressentir de plus en plus rapidement chaque fois qu’on va pratiquer cet exercice.

Plus vous le ferez, plus ça va marcher, plus les effets vont se cumuler, plus le cerveau va l’enregistrer positivement pour le rendre encore et toujours plus efficaces.

Comme nous le disions, si les anxiétés, le stress… se nourrissent mutuellement, cela marche aussi à l’inverse, nous allons ainsi recréer un cercle vertueux qui va progressivement nous ramener vers de meilleurs sentiments.

Cet exercice vous pouvez le faire n’importe où, de façon plus ou moins discrète. Si l’on ne veut pas se faire remarquer en public en allant se pencher en avant, on pourra raccourcir le geste en s’étirant, pandiculant et plutôt que de partir en flexion complète se contenter d’incliner la tête et d’enrouler très légèrement le buste en avant. Cela fonctionnera presque aussi bien.

Ensuite j’ai envie de vous dire, par les temps qui cours, le quand dira-t-on ? On s’en balance un peu et à titre personnel cela fait longtemps que je me suis affranchie du regard des autres et que je fais cela un peu partout quand j’en ressens le besoin. Je le fais souvent au moment d’une pause sur les aires d’autoroutes par exemple…